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Colloque Nîmes - 17 - 20 septembre 2009

Colloque Nîmes


Gérard CHRISTOL, ancien Bâtonnier du Barreau de Montpellier
Ancien Président de la Conférence des Bâtonniers
Grand aficionado et ami du Barreau de Nîmes

Monsieur le Bâtonnier et Ami Olivier GOUJON,
Monsieur le Bâtonnier,
Mesdames et Messieurs les autorités,
Mesdames et Messieurs les participants,
Mes Chers Confrères,

Merci de m’avoir convié à cette nouvelle manifestation liant le droit et la tauromachie.

Ceci n’étonnera pas celles et ceux qui me connaissent depuis longtemps.

J’ai tellement de choses à vous dire que je ne sais pas par où commencer.

Je sais que le temps m’est compté bien sûr mais je voudrais tout simplement, comme j’en ai l’habitude, vous dire ce qui surgit et qui doit servir simplement d’introduction à un débat très sérieux surtout quelque part, pour employer un terme trop utilisé, je ne saurais pas, j’entends par là, que les spécialistes du droit, les professeurs de droit, les spécialistes de la finance ou des contrats et des marchés vous diront des choses précises.

Et ce que ce n’est pas mon registre mais simplement d’introduire ce débat que je considère comme extrêmement important parce qu’il dépasse très largement le strict terrain du droit et de la tauromachie.

Pourquoi ?

Parce que j’ai toujours considéré, depuis longtemps, que la tauromachie, très au delà de sa localisation géographique (Sud de la France, Espagne, Amérique du Sud) est inhérente à la destinée humaine et mettait en lumière un combat éternel et qu’elle était l’illustration absolue de valeurs fondamentales sans lesquelles, à l’évidence, nous sombrerions, contrairement à ce que pensent certains, dans la barbarie.

Bien sûr, je ferais un paradoxe, voire même de la provocation, mais je suis là pour ça.

Je crois donc que tout ce que vous allez approfondir, tout ce à quoi vous allez réfléchir pour normaliser, codifier, légiférer, ne peut pas faire l’impasse sur un débat plus large qui est un débat de civilisation quant aux valeurs qui sont les nôtres et quant aux valeurs qui s’annoncent, et dont certaines me terrifient beaucoup plus que la dénonciation qui est fait ici ou là de nos pratiques ancestrales.

Un peu de nostalgie !

J’allais dire : je dédis mon propos à Monsieur le Professeur Henri CABRILLAC dont le petit-fils est là.

Pourquoi ?

Parce qu’il est au moins l’incarnation de ce qu’était la finesse, l’intelligence, la culture, l’humanisme et pour autant totalement passionné par la tauromachie.

Je me souviens encore de lui porté après ses problèmes physiques par ses étudiants en chaire.

Et comme le disait René CHAR, je préfère les traces que les preuves parce que seules les traces font rêver.

Et moi, Monsieur le Professeur CABRILLAC, je ne sais pas ce qu’il m’a appris mais il m’a laissé une trace exceptionnelle.

Je le revois, la dernière fois, dans les Arènes de Lunel, où on l’avait porté et il est commenté le lendemain en chaire à la faculté le passage d’un chien dans la piste avant le paseo qu’il avait réuni immédiatement      avec cette vision universaliste et humaniste qui était la sienne et que je vois de moins en moins présente dans nos débats.

Son petit-fils sera plus technique bien sûr mais il est là pour ça, et ce n’est pas mon propos.

Ce que je voulais dire, Mesdames et Messieurs, c’est que vous allez devoir vous pencher sur l’organisation à tous les stades de la corrida avec des textes, et de façon peut-être un peu provocante mais je le souligne, êtes-vous certains que l’on doive véritablement légiférer sur la corrida ?

Êtes-vous seulement convaincus que l’encadrement textuel par des arrêtés municipaux, des décrets et des lois, ne risque pas d’étouffer quelque part ce quelque chose qui est irrationnel, qui est fondé essentiellement sur cette lutte entre l’homme et l’animal depuis la nuit des temps, qui bien entendu n’est pas justifiable mais qui tout simplement fait partie de nous-mêmes et  qui, comme tant d’autres textes qui sont censés nous protéger, quelque part nous tue ?