INSTITUT INTERNATIONAL
DE DROIT TAURIN

Maison des Avocats
16, rue Régale
30000 NÎMES

 

Contactez nous

Colloque Bayonne

affiche

"Les Journées internationales de Droit Taurin rassemblent alternativement chaque année en France et en Espagne... Lire la suite

  • Avocat Droit taurin
  • Avocat Droit taurin
  • Avocat Droit taurin
  • Avocat Droit taurin
  • Avocat Droit taurin
  • Avocat Droit taurin


Colloque Nîmes - 17 - 20 septembre 2009

Colloque Nîmes


Bonjour. J'ai l'honneur, après les différentes interventions, de clôturer brièvement cette séance.

Au préalable, je voudrais féliciter l'ordre des avocats de Nîmes pour leur initiative d'organiser ces rencontres internationales du droit taurin.

Une réflexion sereine et proactive semble vraiment nécessaire et ces rencontres sont, de ce point de vue, une excellente initiative.

Je voudrais montrer ma reconnaissance d'avoir été invité, et d'ici je voudrais dire que je considère cette invitation comme un engagement personnel en faveur de la continuité de cette réflexion.

Enfin, il me semble juste de féliciter et de remercier toute l'aficion taurine française pour le grand respect, l'intérêt, la passion et l'exigence avec lesquels ils promeuvent le développement des corridas de toros.

L'énoncé de la question que je dois commenter, selon que nous la lisons en français ou en espagnol, qu'est-ce que le combat du toro ? ¿Qué es la lidia del toro ?, indique déjà les différentes facettes à partir desquelles nous pouvons aborder la tauromachie.

La version française : « le combat du toro », fait référence au combat, à la lutte ou à la bagarre, et semble nous situer du côté du toro. De ce type spécifique de toro qui, de façon naturelle, s'élance et charge, et qui à travers cette qualité montre son essence.

En espagnol, nous l'appelons « toro bravo », à partir de quoi, en français comme en espagnol, nous pouvons mesurer sa qualité, c'est à dire un échantillon de son identité, dans le combat, comme nous l'appelons, dans le tiers des piques.

Nous pourrions dire par conséquent que « le combat », « la lutte » du toro serait la façon pour le toro de manifester son impératif biologique, sa condition de toro brave.

La question est qu'est ce que le combat du toro ? Il semble qu'elle nous situe dans la perspective de l'homme : comment l'homme affronte-t-il le toro, ou, ce qui est la même chose, la puissance, la force, et le risque du défi que lui pose la bravoure. Les éléments de courage, connaissance, technique et esthétique sont, entre autres, des ingrédients indispensables du défi accepté par l'homme et proposé par la bravoure.

Et cette lutte-combat (ou ce défi réciproque) prend sa concrétion magique et rituelle dans les corridas de toros (dans lesquelles j'englobe, les différentes façons d'affrontement entre le toro et l'homme), où convergent les efforts soutenus et les rêves de tous ceux qui participent : toro, éleveur, torero et public et où, devant l'explicite de la constante naturelle vie-mort, chacun doit démontrer le meilleur de soi-même : bravoure, courage, intelligence, sensibilité, dignité et respect.

A ce point de vue éthique et esthétique il faut en ajouter un de caractère formel ou juridique, ce qui pose le problème de savoir comment incorporer quelque chose de vif, spontané, fugace, éphémère dans une règle ou une norme.

Il est certain, qu'au cours de l'histoire, certains usages se sont installés et l'on sait que de grands maestros comme Pedro Romero, Pepe Hillo ou Paquiro ont élaboré leurs tauromachies.
Mais ces règles, sont liées au développement de la lidia ou à l'art de toréer.

La question qui nous réunit est : doit-il y avoir des règles juridiques et quels doivent être leur portée et contenu ?
En définitive, que réguler et comment, de manière que le formalisme juridique et la voracité régulatrice ne nous empêchent pas d'écouter ce que Bergamin appelait « la musique silencieuse du toreo » ?